"Le chômage, fatalité ou nécessité? p.cahuc, a.zylberberg
Chapitre 1 : 10 000 emplois détruits par jour
Les auteurs débutent leur livre par la mise en évidence d’un processus de « destruction créatrice » (« à l’échelle d’une nation, chaque année environ 15% des emplois disparaissent et chaque année environ 15% d’emplois nouveaux apparaissent ») qui est selon eux à la source de la croissance économique et donc indispensable. Ce processus a lieu de manière simultanée dans chaque secteur : il ne correspond pas au déversement d’un secteur en déclin vers un secteur en expansion. Il est source de croissance car les emplois connaissent de perpétuelles innovations qui permettent une amélioration de leur productivité, il facilite donc une réallocation des emplois, les emplois détruits donnant naissance à des emplois nouveaux, plus productifs. De plus la recherche d’emploi, rouage indispensable de ce processus, joue elle aussi un rôle important dans la croissance.
Les auteurs remettent ensuite en cause un certain nombre d’idées reçues à propos du chômage :
- Les écarts en terme de taux de chômage entre les pays ne s’expliquent pas par des facteurs démographiques ni par la faiblesse de la croissance mais par une organisation différente du marché du travail.
- La mondialisation n’a pas un effet systématiquement négatif sur le chômage. En effet il n’est pas si sûr que les produits exportés se fabriquent à partir de beaucoup de capital et de peu de main d’œuvre et le volume des échanges (importations) avec les pays émergents reste modeste.
- La thèse des licenciements boursiers (stratégie du « signal » envoyé aux actionnaires par l’entreprise signifiant que son seul critère de gestion est la satisfaction maximale de ses actionnaires) est mise en question par des études qui mettent en évidence au contraire une baisse (de faible ampleur) de l’action de l’entreprise lorsqu’elle annonce une réduction d’effectif.
L’économie de marché est pour beaucoup insupportable du