Le Chevalier Double
Oluf
Oluf est le fils d’Edwige et du comte Lodbrog. Il a le teint pâle et les cheveux blonds de sa mère, mais les yeux noirs du bel étranger venu demander l’hospitalité au château quelques mois avant sa naissance. Depuis toujours, il manifeste
un caractère étrange, qui « fait succéder à la turbulence la plus inquiète l’immobilité la plus absolue » (p. 32). Cette instabilité qui le tourmente et qui, une fois devenue adulte, l’éloigne des femmes est due à l’étoile double, à la fois
favorable et funeste, sous laquelle il est né. D’une grande force physique et courageux, il n’hésite pas à affronter une
redoutable tempête pour rejoindre sa bien-aimée et à combattre un cavalier qui lui barre le chemin. Il découvre alors en son adversaire un autre lui-même, le chevalier à l’étoile rouge néfaste, dont il finit par triompher.
Le bohémien
Le bohémien ne fait qu’une courte apparition dans le récit, lorsqu’il vient demander asile au château un soir de tempête.
Le narrateur dit qu’il était« beau comme un ange, mais un ange tombé » (p. 29) (déchu) : il s’agit d’une allusion à Lucifer,
ange rejeté par Dieu en enfer après sa révolte contre le Tout-Puissant. Le bel étranger, qui a séduit Edwige, est d’ailleurs présenté comme un incube à la fin du récit. Bien qu’il soit souriant, « [son] regard et [son] sourire vous glaçaient de terreur et vous inspiraient l’effroi qu’on éprouve à se pencher sur un abîme » (p. 29), ajoute le narrateur. Pendant son séjour au château, il charme Edwige en chantant d’étranges chansons.
Edwige
« La pauvre Edwige » (p. 31) est la mère d’Oluf. Blonde, pâle, délicate, les mains diaphanes, l’auteur la compare à une
statue d’albâtre. Elle a « le cœur percé des sept glaives de la douleur » (p. 31), explique le narrateur. Depuis le passage
du bohémien, elle est languissante et pleure sans cesse, alors que sa future maternité, ardemment souhaitée, devrait la combler. Même la naissance d’Oluf ne lui rend pas sa joie de vivre.