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L’argent ne fait pas le bonheur, affirme le vieux dicton populaire. Ce à quoi Jules Renard – jamais avare d’un bon mot – rétorquait : « Si l’argent ne fait pas le bonheur : alors rendez-le ! » (Journal, 1906). Alexandre Vialatte qui, lui aussi, avait le sens de la formule, ajoutait : « L’argent ne fait pas le bonheur… Surtout quand on en manque. » On ne se lasse pas des maximes et autres aphorismes sur le sujet. La suivante est de Spike Milligan : « L’argent ne peut vous procurer le bonheur, mais il peut vous apporter une forme de misère plus plaisante. » L’humoriste britannique savait de quoi il parlait. Il avait connu le succès et l’argent grâce à ses nombreux shows, films et livres. Cela ne l’empêcha pas, toute sa vie durant, de souffrir de maniaco-dépression et de penchants suicidaires…
Au-delà des formules canoniques et bons mots, que sait-on exactement des liens entre argent et bonheur ? Ne pourrait-on les étudier objectivement ? Puisque Richard Layard, professeur émérite de la London School of Economics et spécialiste reconnu de l’«économie du bonheur», est arrivé à des conclusions semblables pour ce qui est de la capacité des augmentations de revenus à accroitre la satisfaction des individus. Cette capacité diminue au fur et à mesure que le revenu augmente. Il en déduit que les transferts sociaux sont justifiés puisque les riches perdent moins de satisfaction à être taxés d’un montant x que les pauvres n’en gagnent à recevoir le même montant en prestations sociales. Le professeur Layard croit aussi que le sentiment de bonheur des individus est influencé par des facteurs tels que les comparaisons