Le Chant Des Marais 3
Une chanson pour la journée de commémoration de tous les génocides (27 janvier).
Le chant des marais
Lo in vers l’infini s’étendent
Des grands près marécageu x.
Pas un seul oiseau ne chante
Sur les arbres secs et creux.
O, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher.
Dans le camp morne et sauvage
Entouré de murs de fer
Il nous semble v ivre en cage
Au milieu d'un grand désert
Bru it des pas et bruit des armes,
Sentinelles jour et nuit,
Et du sang, des cris, des larmes,
La mo rt pour celu i qui fuit.
Mais un jour dans notre vie,
Le p rintemps refleurira
Libre enfin, ô ma patrie,
Je dirai tu es à moi.
O, terre d’allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer.
Ce chant est créé au tout début du régime nazi, durant l’été 1933, dans le camp de concentration de
Borgemoor en Basse Saxe. Dés son arrivée au pouvoir Hitler met en place des camps pour interner les opposants politiques. C’est par exemple la création de Dachau ou encore du camp de Borgemoor où la chanson d’aujourd’hui trouvera naissance.
Le camp de Borgemoor.
Les militants communistes puis socialistes sont les premières cibles de la répression, puis tous ceux qui s’opposent pour des raisons politiques ou par convictions religieuses à l’idéologie nazie.
Il ne s’agit pas encore de camps d’extermination tels qu’ils se développeront pendant la Guerre et surtout sur le territoire polonais, mais le régime est dur. Les internés sont de suite mis au travail déjà dans l’optique de préparer l’Allemagne à la Guerre : assèchement de marais pour augmenter la production de blé par exemple.
A Borgemoor, parmi les premiers déportés du régime, Johann Esser, un mineur, Wolgang Langhoff, un acteur et Rudi Goguel, un employé, qui en écrira la musique, sont les auteurs du « Chant des marais ». D’après Rudi Goguel, le chant est interprété dans le camp dés le mois d’Août 1933.
Laissons la parole à Rudi Goguel dans ce texte tirés de ses mémoires (Merci Wikipedia) :
« Les seize chanteurs, pour la