Naturalisme, réalisme du Caravage
La révolution artistique de Caravage part des principes naturalistes, de l’intérêt pour la perception des effets de la lumière et de l’ombre, et de la peinture directe à partir d’un modèle vivant.
Autour de 1600, le Caravage a une proximité avec la nature. Cette nature était le paradigme par excellence de la qualité artistique. En effet, travailler directement face au modèle correspondait même à la représentation de l’activité picturale. Au cours d’une audition d’un procès en 1603, le Caravage définit les bons peintres comme ceux qui imitaient au mieux la nature.
D’autre part, aucun auteur du XVIIème siècle n’a manqué d’exprimer son admiration pour l’imitation convaincante de la nature dans l’œuvre de Caravage. L’artiste arrivait à produire cet effet de différentes manières : dans ses œuvres de jeunesse et de maturité. Dans ces œuvres de jeunesse, interviennent à l’évidence des méthodes de représentation développées par les sciences naturelles au début de la période moderne. Elles sont le produit d’une recherche empirique sur des moyens de reproduction exacts. Cependant, Caravage introduisait à chaque fois des allusions claires au caractère artificiel de ses tableaux, qu’il s’agisse de citations bien identifiées ou de poses reconnaissables. Finalement, les œuvres de Caravage répondent à une double conception : elles satisfont au besoin artificiel de ressemblance naturelle tout en contribuant à leur propre réception comme œuvres d’art dans le cercle des connaisseurs de l’époque.
Le Caravage produit en grande majorité des tableaux religieux, afin d’honorer des commandes du clergé. Pourtant, il fait scandale et ses tableaux étaient souvent refusés car la représentation des saints sont souvent vulgaire et jugés avec les valeurs de pureté et de sainteté quasi aristocratiques que transmet l’église de l’époque. Pour sa part, l’artiste refusait corriger les imperfections de ses modèles pour les rendre plus conformes aux visions que