le bûcher Zadig
Zadig est devenu esclave de Sétoc, illustrant ainsi les revers illogiques de sa destinée. Sétoc est cependant enchanté par la sagesse de Zadig, et il en fait son « ami intime », il ne peut plus se passer de lui. Zadig va bientôt découvrir l’horreur d’une coutume millénaire et, grâce à l’usage de sa raison, va réussir à y mettre un terme.
1) Une tradition barbare. Les premières lignes de l’extrait exposent le problème auquel Zadig va être confronté : une veuve de la tribu de Sétoc va se jeter dans le bûcher de son époux, conformément à une coutume ancienne. Cet acte lui conférerait la sainteté. Voltaire s’en prend ici aux traditions ( pratiques rituelles ou croyances qui prennent avec le temps le caractère incontournable de lois) qui, selon les idées des Lumières, doivent être soumises à l’examen de l’esprit critique puisque c’est le temps, et non la raison, qui en ont fait des lois. La tradition ici évoquée est une barbarie : elle est présentée comme telle : « une coutume affreuse », « cette horrible coutume », « un usage si barbare » (le narrateur se départit ici de sa neutralité habituelle, source d’ironie). C’est une coutume qui viendrait de Scythie ( au nord de la Mer Noire, mais il semble qu’on y enterrait en fait les veuves vivantes…), mais qui se serait ensuite établie en Inde « par le crédit des brachmanes » (caste la plus élevée des prêtres servant le dieu hindou Brahma), avant de s’installer en Arabie.
On remarque évidemment que cette coutume barbare est liée à la religion, surtout si l’on pense que les femmes arabes le font pour être saintes, et si l’on ajoute que ce sont les prêtres des étoiles qui récupèrent leurs pierreries et leurs ornements (chapitre XIII). Notons également qu’Almona est présentée comme « fort dévote ». Ici encore, les prêtres sont associés au fanatisme, à