Le bonheur
Le bonheur, c’est l’harmonie avec soi-même et avec le monde. Le bonheur semble être le bien suprême auquel aspire l’ensemble des hommes, comme l’écrit Aristote dans l’Éthique à Nicomaque, « le bonheur nous le cherchons toujours pour lui-même et jamais pour une autre raison, c’est ce qui parfois seul rend la vie souhaitable et complète ». Autrement dit, on ne désire pas le bonheur en vue d’autre chose mais l’on désire toute chose en vue du bonheur. Bref, tous les autres biens désirés, comme le confort par exemple, sont des moyens, et non une fin en soi comme le bonheur. Mais la définition du bonheur comme complète satisfaction n’est-elle pas une illusion profonde ? L’existence humaine peut-elle vraiment éviter l’expérience du malheur ? Et puis, nos désirs peuvent-ils vraiment être satisfaits tous ensemble puisqu’ils sont souvent contradictoires et inconciliables ? Et pire encore, souvent la satisfaction de l’un de nos désirs entraîne des conséquences néfastes et imprévisibles ; nous savons tous que les lendemains de fêtes peuvent être douloureux. Bref, il y a de nombreuses raisons de développer un certain pessimisme à l’égard de la possibilité même du bonheur. Au début du XIXe siècle le philosophe allemand Arthur Schopenhauer développera un tel pessimisme radical. Pour lui la vie, oscille comme un pendule de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui. Alors faut-il verser dans un tel pessimisme ou peut-on développer un certain optimisme en construisant une sagesse définissant ce que serait un bonheur humainement possible ?
Il est vrai que selon l’étymologie le bonheur est une sorte de hasard, une sorte de fatalité, bonheur signifiant « le bon augure, la bonne rencontre, la bonne fortune ». Cependant, cela n’exclut pas de faire dépendre le bonheur non pas du hasard ou de la