Le bonheur
Quelle abondance de titres sur le thème du bonheur ! Beaucoup ressemblent à des livres de recettes. A force de relire les idées redondantes, elles agissent tel un mantra. Et elles me persuadent que, décidément, le bonheur n’est pas gagné !
Selon Boris Cyrulnik, le bonheur ou le malheur - la réaction devant l’agréable -, est lié à la production, par l’organisme, d’une substance chimique qui agit comme un antidépresseur : la sérotonine . Du coup, je me pose des questions. Suis-je un gros transporteur ou un petit transporteur ? La génétique m’a-t-elle avantagé face au malheur, inévitable au cours d’une vie ? Vais-je souffrir peu ou beaucoup, brièvement ou longtemps durant mon existence ? Comme le bonheur est lié à mon développement, d’autres énigmes m’interpellent : la re-présentation que je me fais du bonheur a-t-elle un niveau satisfaisant sur l’échelle des sen-timents ? Mon cerveau a-t-il été influencé favorablement par mes expériences sensorielles ? Ma tolérance à la frustration est-elle dans la norme ? Ma capacité de mentalisation, de met-tre en mots ma mémoire autobiographique et celle de réagir dans le bon sens, - vers le bon-heur-, ont-elles été suffisamment éveillées ?
Car le bonheur demande un effort intellectuel et un engagement dans la réflexion relative à notre expérience intérieure. Il n’existe que dans la représentation et est le fruit d’une élabo-ration. On doit le travailler !
Le bonheur est fugace. Il me faut donc créer les conditions à ce que l’harmonie domine mon existence pour le retrouver souvent. Il me faut m’imposer une discipline intérieure, transfor-mer mon attitude, mes conceptions et ma manière d’être. Et me rappeler qu’il y a des jour-nées réussies mais plus rarement des vies réussies…
Il me faut vivre au moment présent. Comment agir, lorsqu’au saut du lit, le travail me com-mande de me presser ?
Comment adopter une pensée toujours positive sur un chemin parsemé d’embûches ? Dans la relation sociale, est-ce