Le bonheur dans le crime
Le caractère dramatique de l'action est soigneusement mis relief dans cet extrait à travers la description de deux êtres vivants et d'une situation extraordinaire. Cette scène qui ne dure que quelques instants est encore intensifiée par un parallèle manifeste entre la femme et la panthère. Tout d'abord, la situation et l'espace mettent symboliquement les deux personnages en symétrie, comme en miroir. Toutes deux se font face silencieusement, presque sans bouger, seulement séparées par les barreaux de la cage, frontière réversible. Elles s'affrontent du regard tout en étant exposées aux regards des autres DTSQ chacun peut mesurer la ressemblance flagrante. La réplique du docteur montre bien l'assimilation de leur statut aux yeux du public " panthère contre panthère ! ". Les barreaux donnent à ce titre l'impression que, l'une pour l'autre, elles sont en cage, comme le dompteur et son animal. De plus, la ressemblance est soulignée par les nombreuses ambiguïtés grammaticales et lexicales. En effet, la panthère, image de l'animal sauvage, est également dotée d'une féminité certaine. Remarquons par ailleurs que le nom de ce félin est un des rares à n'être que féminin. Le jeu des pronoms accentue cette ambiguïté puisque lorsqu'on dit "elle ", le référent est désormais double et le narrateur joue de ce dédoublement, ce qui rend la panthère et la femme d'emblée semblables. L'animal a , de plus, une réputation de beauté et d'élégance qui en font une adversaire de choix pour le personnage féminin. Notons tout le champ lexical de la beauté ( exemples à puiser dans le texte ). Ce qui est troublant, c'est qu'il peut s'appliquer aux deux, notamment la " robe "; outre le parallèle chromatique, le terme est identique pour désigner le pelage et le tissu; on ignore à ce moment de la lecture si le " satin et le velours " appartiennent à la femme ou à l'animal. L'assimilation entre les deux