le beau
° Rubrique philo-poche
Cours de PHILOSOPHIE par J. Llapasset
Philo-poche
Lt beau
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- Le beau et la représentation.
Quand on dit qu'une oeuvre est représentation, ce peut être au sens de reflet d'un modèle naturel donné ou résultat d'une activité originale, d'un style d'une manière de voir. Dans le premier cas la représentation est une simple image, le redoublement d'une apparence: le sensible est présenté une seconde fois (vu, puis reproduit). La représentation devient alors le résultat d'une double déformation, d'un double aveuglement: l'image comme forme sensible d'une chose et la représentation, la peinture de cette chose. La représentation serait alors l'apparence d'une apparence sans que rien ne puisse indiquer en elle le coefficient de déformation qu'elle porte en soi si le modèle ne peut jamais être atteint. Kant écarte cette première acception qui fait de l'œuvre une mauvaise peinture en affirmant que l'art n'est pas la représentation d'une belle chose. Il écarte le problème de la participation au Beau et centre la recherche sur l'origine de la représentation: dire que le beau est la belle représentation d'une chose c'est donner à l'art la caractéristique essentielle d'être une activité créatrice ayant pour fin une "belle représentation". Si l'art est la belle représentation d'une chose il vise la production du beau qui ne peut relever que de l'artiste, d'un style, d'un génie: cela revient à faire varier l'essence même de la représentation: c'est bien moins un effort de reproduction qu'un effort de production, de création. L'art devient de ce fait inséparable de l'œuvre belle. La représentation peut bien désigner alors la figuration consciente de l'extériorité ou de l'intériorité, mais dans les deux cas sa vérité est celle de la subjectivité