Le bandeau
Un petit morceau de tissu, hautement symbolique, tant dans le monde profane que dans la Franc Maçonnerie. Un bandeau qui symbolise la privation de la lumière ou son contraire. Ce morceau de tissu représente la notion d’évolution constante dans la confection du tissu social et de la trame qui peut régir une société, sur le plan économique, culturel, traditionnel ou politique. Un bandeau sur les yeux, peut empêcher d’exister, peut empêcher toute vision sur le monde, condamne à l’enferment de l’homme et de la société qui l’entoure. Un bandeau sur les yeux : symbole d’incapacité, d’asservissement et de soumission. Alors, des révoltes, des luttes, des souffrances, peuvent se succéder, avant l’espoir…cet espoir, qui sera le bandeau relevé. C’est alors que les chaînes sont rompues et que nous pouvons marcher vers la lumière, la liberté, l’espérance et la fraternité. Ce symbole du bandeau va être présent dans la dualité entre l’église et la synagogue, du début à la fin du Moyen Age. En effet, alors que les premières représentations de l’église et de la synagogue se font sous la forme de deux personnages féminins vêtus sans aucun signe d’infériorité, ni de marque d’hostilité. Ce rapport va changer à partir du 11ème siècle, où peu à peu, la synagogue doit laisser sa place à l’église. Et c’est aux 12ème et 13ème siècles des croisades, que l’accent est mis sur la Passion du Christ et que la responsabilité est imputée aux juifs. Ils subissent alors persécutions et massacres. Ce sont les œuvres d’art qui vont nous révéler la défaite de la synagogue. En effet, on peut voir cette représentation dans la cathédrale de Reims, sur le double portail de la cathédrale de Strasbourg ou la synagogue vaincue, est représentée par la statue d’une femme les yeux bandés. Elle baisse la tête et la détourne de la statue de l’église victorieuse tenant dans ses mains, calice et étendard. Et là, de me poser la question sur cette pratique au cours