Le bal de vaubyessard
Dans ce chapitre, on peut remarquer une opposition présente du début à la fin entre deux univers contrastés: celui de l’aristocratie, dont Emma a toujours rêvé et celui de la réalité, du monde misérable dont elle fait partie.
La description du monde aristocratique insiste sur la richesse, le luxe : « Parures de perles, les broches de diamants, les bracelets à médaillon… ». Emma écoute même une conversation qu’elle ne comprend pas, mais dont les mots lui semblent extraordinaires : « les piliers de Saint-Pierre, Tivoli, le Colisée au claire de lune… » Ainsi on comprend très bien que Madame Bovary est en admiration devant ce nouveau monde idéal.
Le rappel de la campagne est donc, après cette description, encore plus brutal. En effet, la manière dont est décrit le monde paysan illustre le dégoût d’Emma pour cet univers : « les faces de paysans, la ferme, la mare bourbeuse… »
Charles, lui, ne veut pas accéder à ce monde aristocratique dont rêve Madame Bovary. D’ailleurs il n’y comprend rien : « Il avait passé cinq heures de suite, tout debout devant les tables, à regarder jouer au whist, sans y rien comprendre. Aussi poussa-t-il un soupir de satisfaction lorsqu’il eut retiré ses bottes. » Charles est en fait le contraire de tous les héros romanesques dont rêve Emma. Celle-ci n’a donc aucune chance de vivre une vraie passion avec son mari, car il n’est pas du tout ce à quoi elle aspire.
De plus, on remarque que Charles est très peu présent durant la soirée. Il ne revient dans l’histoire que pour marquer le retour au monde réel sordide.
Madame Bovary, GUSTAVE FLAUBERT, I, 8,