Gambais, les témoignages des villageois concordent tous. Ils connaissent bien ce petit homme chauve et barbu, coiffé d'un chapeau melon, qui arrive à chaque fois avec une femme différente et qui repart toujours seul. Rapidement, les incohérences se multiplient et l'espoir de revoir ces femmes vivantes s'estompe. Les odeurs nauséabondes et la fumée noire qui s'échappent, hiver comme été, de la cheminée de la maison finissent de conforter les suspicions des inspecteurs. Loin de la petite escroquerie, l'affaire semble prendre une tournure plus inquiétante. D'autres disparitions sont signalées. Les recherches se poursuivent, mais la multitude des identités du suspect nuit à l'avancée de l'enquête. C'est en 1919 qu'un proche d'uAne des victimes pense reconnaître l'homme sortant d'un magasin rue de Rivoli à Paris. Les inspecteurs se rendent alors immédiatement sur place et obtiennent l'identité et l'adresse d'un certain Monsieur Guillet. Le 12 avril 1919, les enquêteurs passent les bracelets à un Landru fou de rage, sous les yeux de sa maitresse de l'époque Fernande Segret. A son transfert à la brigade mobile, devant le commissaire Dautel, Landru ne lâchera rien, pas un mot, pas un aveu. Il ne donnera aucune explication sur les onze disparitions qu'on lui impute depuis 1915. Il semble, curieusement, avoir une connaissance affûtée de ses droits et réclame déjà un avocat. Son axe de défense durant ses auditions, et c'est là que repose toute l'affaire Landru, est qu'on ne peut lui reprocher le meurtre de femmes dont les corps n'ont pas été retrouvés. Les preuves ne tardent pourtant pas à apparaître. Les villas de Landru sont perquisitionnées. On y découvre des objets ayant appartenus aux femmes disparues tels que des morceaux de corsets et boutons ou des chaussures, mais également des restes d'ossements humains. Des montagnes de cendres sont réparties entre le hangar, la cheminée et la cuisinière. Les papiers personnels de Landru sont également passés au peigne fin, et