Lamartine, la vigne et la maison, commentaire.
LAMARTINE, La Vigne et la Maison (1857)
Dans cette partie, nous traiterons d'abord de la structure originale de ce poème puis de ses aspects romantiques.
Bien qu'aujourd'hui le « dialogue » soit une forme de poésie bien définie, au XIXe siècle, il n'en était rien. S'inspirant peut-être de la poésie romantique anglaise où le style était déjà présent, LAMARTINE innove une nouvelle fois en France avec un poème dialogué. Loin des contines enfantines de PREVERT ou de TARDIEU ce poème et un échange entre deux entités si différente et si complémentaire à la fois : le « Moi » et « l'Âme ». Le « Moi » d'abord, représente un être rationnel, un poète se libérant dans l'expression, dans l'art, et dans ce qu'il décrit comme de la musique. Ce poète propose à l'Âme mélancolique d'assoupir son chagrin à l'aide de cette mélodie (v.26-28 ): « Veux-tu que, remontant ma harpe qui sommeille, Comme un David assis près d'un Saül qui veille, Je chante encore pour t'assoupir ? »
L'Âme quand à elle, représente le côté plus féminin du poète : sentimental, mélancolique et passionnée elle exprime le regret de la mort à travers des champs lexicaux très sombre. Elle reproche au poète de l'avoir ramener à son ancienne demeure ce qui évoque en elle des regrets infinis (v.38-40): «Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ? Des bonheurs disparus se rappeler la place, C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas ! »
De parallèle masculin/féminin, à l'époque très original, est devenu un thème essentiel de ce type de poésie.
Le lyrisme ou expression des sentiments est également un axe principale des poèmes romantiques, les œuvres de LAMARTINE ne faisant pas exception, on retrouve énormément d'expression sentimentale dans ce poème. Plusieurs champs lexicaux le montre : celui de la musique présent dans la fin du second paragraphe (« concerts » (v.22), « chants de fêtes », « chants d'espérances » (v.24), « harpe » (v.26), « chante »