L'alchimiste, de aloysius bertrand, g.
2) Un élément perturbateur, indice que des transformations s’opèrent. La deuxième strophe présente un paradoxe. S’ouvrant sur « Non rien », cette double négation laisse penser que la situation ne semble pas évoluer et même se fermer davantage. Cependant, suit immédiatement l’exception « si ce n’est », qui montre qu’une transformation s’opère. Ce changement est également senti avec la référence hyperbolique à la cornue qui est « toujours plus étincelante » alors qu’elle n’était auparavant qu’étincelante. Cette transformation c’est le salamandre qui en est à l’initiative comme le montre l’emploi du pronom « il » sujet des verbes des strophes 2, 3, 4, c’est désormais lui qui fait l’action, tandis que le « je » les subis « il me décoche …afficher plus de contenu…
L’alchimiste est une métaphore du poète. De ce fait, le travail laborieux de l’alchimiste est analogue à celui du poète, le premier manipulant des substances, le second des mots. Le poète est lui aussi à la recherche de la pierre philosophale, qui lui permettrait de transformer par une opération toute simple les mots qui ont perdu leur valeur à cause de leur utilisation quotidienne en mots nobles dotés d’un sens poétiques. Mais la pierre philosophale est bien un mythe, donc inatteignable, et la création poétique est un travail sans cesse remis à l’ouvrage, en perpétuelle recherche. Dans la dernière strophe, qui fait écho à la première, l’artiste comme l’alchimiste continue inlassablement sa