Lacelot conte merveilleux
Le pays de Gorre est un Autre Monde, où les lois, même naturelles, ne sont pas les mêmes, où l’on croise des personnages et des objets merveilleux, comme les Ponts de l’Epée et Sous l’Eau, ou les demoiselles plus ou moins féériques que croise Lancelot sur le chemin de sa quête. L’endroit le plus symbolique de ce pays de Gorre est le Cimetière du Futur, où les tombes ne sont pas celles des morts, mais celles des hommes bien vivants aujourd’hui, qui mourront plus tard en héros.
C’est le pays dont on ne revient jamais. Les habitants de Gorre peuvent voyager à leur guise à travers les frontières mais ceux de Logres (le royaume d’Arthur) ne peuvent rentrer chez eux une fois la limite franchie. C’est donc bien un Autre Monde, dont les habitants, quelle que soit leur nature, peuvent errer à leur guise et attirer les hommes chez eux, pour les retenir à jamais. La mission de Lancelot, en libérant la reine, va permettre de lever cette “malédiction”, et tous les habitants de Logres auront la possibilité de rentrer chez eux.
C’est aussi le pays des exploits en tout genre, où Lancelot va réussir à gagner son identité. C’est d’ailleurs à la cour du Roi Bademagu, le père de Méléagant, qu’on entend pour la première fois le nom de ce chevalier anonyme que nous suivons depuis le début du roman. Il a alors accompli un bon nombre d’exploits (défaire de puissants ennemis, déjouer les pièges tendus en travers de sa route, traverser le Pont de l’Epée, relever le défi de Méléagant…) et son nom annoncé par Guenièvre résonne alors comme une récompense.
Mais la femme qui lie le plus Lancelot au merveilleux est sans nul doute sa mère, la fée Viviane (ou Niniane, selon les versions). On n’en parle quasiment pas dans ce roman, tout juste une allusion, mais cela suffit pour lancer la légende : Lancelot du Lac est le fils d’une des plus puissantes magiciennes de la