Cocteau, La Machine infernaleLes Remparts de Thèbes C’est dans la tragédie de Sophocle Œdipe roi que Jean Cocteau (1889-1963) puise le sujet de La Machine infernale qu’il écrit en 1932 et représente pour la première fois en 1934. Elle reprend de manière le mythe d’Œdipe de sa rencontre avec le Sphinx, en passant par le parricide et l’inceste, jusqu’au dénouement final : l’aveuglement du héros après …afficher plus de contenu…

Ce danger suggéré fait référence à la fois à l’arrivée prochaine d’Œdipe qui va déclencher la tragédie, mais aussi au contexte historique de l’écriture de la pièce. L’entre-deux-guerres est une période marquée par de grands bouleversements (effondrement des anciens empires : allemand, autrichien, russe, ottoman ; création de l’URSS, les Etats Unis deviennent la première puissance mondiale), caractérisée par la cristallisation d’idéologies (communisme, fascisme, nazisme) et la violence et les conflits locaux en Europe. Mais l’Entre-deux-guerres apparait aussi comme une période de brève et relative accalmie, définie comme une période d’euphorie, d’excès en France (comme aux Etats Unis). Les anachronismes évoqués par les soldats renvoient aux excès des années folles : …afficher plus de contenu…

D’ailleurs, l’état physique du Jeune Soldat quand il croit « entendre un coup » (l.38) le prouve : « Tu es vert », « Tutournes de l’œil ? » (l.35). Ainsi, Cocteau évoque la peur de la guerre, qui réveille les traumatismes de la guerre des tranchées et la peur de la mort : « des centaines de types […] y ont laissé leur peau » (l.25-26). Cocteau profite de la réécriture du mythe pour critiquer la guerre, grâce au discours du Soldat : « La guerre, c’est déjà pas drôle, mais crois-tu que c’est un sport que de se battre contre un ennemi qu’on ne connait pas » (l.56-57). Il fait ainsi la satire de la guerre, et en rajoute :