La vitesse ou la lenteur
Question de temps !
La société occidentale et de surcroît capitaliste défend le rendement, la compétitivité, l’efficacité, la rapidité… Performance, perspicacité, créativité, rigueur, rentabilité, efficience, rapidité sont des valeurs privilégiées dans divers cadres professionnels. L’être humain, dans sa course à l’argent, à la quête du paraître, de la perfection dépense une énergie folle pour maintenir le cap, pour répondre aux exigences toujours plus élevées. Pour tenir le coup, pour ne pas sombrer dans le marasme, l’individu va faire appel à des stratégies qui lui sont propres, telles que le sport intensif, le recours à la consommation à outrance, etc. Véritable échappatoire pour compenser le manque de reconnaissance, le manque de temps, pour se lester de ses frustrations, de ses insuffisances, de ses angoisses.
Tout quidam nanti ou non privilégié semble littéralement englouti dans un espèce de tourbillon plutôt absurde, dans lequel il s’avère parfois une victime, amnésique de toute la lenteur qui assiste à la fuite du temps, de son précieux temps.
Le thème de ce premier numéro de l’année 2006 me conduit à m’interroger. Sommes-nous en harmonie avec le temps qui s’écoule inexorablement ?Quel est aujourd’hui notre rapport au temps, à l’expression de la lenteur ? Comment s’inscrire pour un mieux-être durable et non éphémère ?…
Renouer avec le temps, flirter avec la lenteur requiert-il de s’évader, de s’engager dans de lointaines pérégrinations ? Existe-t-il des peuples qui cheminent avec la lenteur en se donnant le temps d’écouter le rythme du temps, la musique du temps ? En fait, le temps se décline, s’appréhende de maintes manières.
Mais qu’est-ce que le temps ?…
Véronique Hausey-Leplat Professeur HES-Santé
La suite dans le numéro «La