La vie
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La scène se trouve dans le premier ouvrage publié par Elie Wiesel, la Nuit, paru en 1958 aux éditions de Minuit. Prisonnier au camp de Monowitz-Buna, dépendant d’Auschwitz (Pologne), Eliezer (Elie Wiesel) assiste régulièrement, avec les autres détenus, à des exécutions. Les SS forcent les détenus à défiler devant les condamnés qui viennent d’être pendus et à les regarder. Un jour, parmi ces condamnés se trouve un garçon de 12 ans. Trop léger pour mourir sur le coup, il agonise plus d’une demi-heure au bout de la corde. « Et nous devions le regarder bien en face. Il était encore vivant lorsque je passais devant lui. Sa langue était encore rouge, ses yeux pas encore éteints. Derrière moi, j’entendis (un détenu)demander : “Où donc est Dieu ?” Et je sentais en moi une voix qui lui répondait : “Où il est ? – Le voici : il est pendu ici, à cette potence…” »
Peuple élu ou peuple maudit ?
Où donc était Dieu ? Soixante-dix ans après la libération du camp d’Auschwitz, le 27 janvier 1945, la réponse à cette question continue de hanter bien des consciences. Dieu était-il là, comme l’écrit Elie Wiesel, en train de mourir au bout d’une corde ? Était-il présent mais impuissant ? Était-il absent ? Indifférent ?
La confrontation au mal et à l’injustice a toujours suscité les interrogations et parfois la révolte des croyants, surtout de ceux dont le Dieu est censé être bon, ou en tout cas juste, comme c’est le cas du dieu des juifs et des chrétiens. Dans la Bible, le livre de Job tente déjà de répondre à cette interpellation. À la suite du fameux tremblement de terre de Lisbonne, qui fit