La vengeance
La vengeance se distingue de la punition en ce que l’une est une réparation obtenue par un acte de la partie lésée, tandis que l’autre est l’oeuvre d’un juge. C’est pourquoi il faut que la réparation soit effectuée à titre de punition, car, dans la vengeance, la passion joue son rôle et le droit se trouve ainsi troublé. De plus, la vengeance n’a pas la forme du droit, mais celle de l’arbitraire, car la partie lésée agit toujours par sentiment ou selon un mobile subjectif. Aussi bien le droit qui prend la forme de la vengeance constitue à son tour une nouvelle offense, n’est sentie que comme conduite individuelle et provoque, inexpiablement, à l’infini, de nouvelles vengeances.
Hegel
•Mais on ne le peut pas, au sens où on n'a pas le droit. ◦En effet on risquerait d'être injuste car on est partial, on est à la fois juge et partie. D'où l'intérêt de faire appel à une tierce personne pour régler les conflits. En plus une personne indépendante mettra plus facilement les deux autres d'accord, parce qu'on ne peut pas la soupçonner d'être partiale ou injuste.
◦La vengeance est donc très différente de la justice. D'abord parce que la vengeance n'a lieu que quand celui qui a subi un préjudice est assez fort pour se venger. Ensuite parce que la vengeance n'est pas déterminée par la raison et le désir d'ordre, mais par des motivations affectives personnelles.
◦Ainsi même si celui qui se venge appliquait une punition mesurée, ce ne serait pas véritablement une justice car ce serait par hasard que cet acte serait juste. Au contraire, même si un juge ou un arbitre impartial se trompe, son acte est juste dans son principe car il est réglé par une loi qui met tout le monde d'accord et qui s'applique de la même manière à tous.
◦De plus, si chacun se faisait justice lui-même, ce serait l'anarchie et le chaos : cette « justice » ne serait pas acceptée et susciterait au contraire des représailles et une escalade de la violence.
•Finalement, il n'y a