La trilogie de jason bourne
Critique par Levendis - le 14/12/2003
Robert Ludlum, né en 1927, ancien acteur de théatre reconverti en scénariste pour la télévision, décide au début des années 70 de tout plaquer pour se lancer dans une carrière d'écrivain. Bien lui en prit car il allait marquer définitivement le roman d'espionnage par un style particulier qui allait connaître par la suite un nombre important d'imitateurs. Avec un premier roman semi-historique l'héritage Scarlatti jouant avec l'histoire (la grande), il interpelle déjà par une grande fluidité dans le rythme de la narration, et on sent son art du suspense exploser à chaque page. Ensuite au fil des années il étoffera sa bibliographie par des romans devenus des références tels La Mosaïque Parsifal, Le Cercle bleu des Matarèse et Osterman ; mais surtout la trilogie Jason Bourne qui reste à jamais rattachée à son nom. Trois romans traitant de la quête d'identité d'un amnésique... et cela dans une époque violente.
Un style 100% efficacité...
On pourra évidement reprocher à Ludlum de ne pas beaucoup esquisser la psychologie de ses personnages tel un John Le Carré, ni d'avoir l'élégance d'écriture de celui-ci fait de pauses introspectives et de considerations humanistes. Non chez Ludlum, pas de ça messieurs dames ! Les personnages agissent ici selon des schémas instinctifs très clairs (le besoin de comprendre, le besoin de se venger, le besoin de survivre - celui-ci est des plus important) voire selon des sentiments basiques (l'amour, la pitié, la peur etc.), et on pourrait trouver tout cela rébarbatif car il use très souvent de ces procédés ; et cela de roman en roman. On pourra toujours voir, chez lui, le même genre d'histoire d'amour entre une femme-apaisante et un homme-torturé, ou encore la symbolique du surhomme toujours survivant à tout, de la dualité (jumeaux, double, etc.) et j'en passe. Mais ne boudons pas notre plaisir de lire un vrai livre de suspense fait par un pro, qui sait doser la tension