La tirade de don juan
Introduction: la tirade de DJ intervient dans la scène 2 de la pièce éponyme Don Juan ou le festin de Pierre, présentée en 1665 pour la première fois. Il s’agit de la première apparition du héros sur scène. Sg a déjà évoqué son maître mais la scène d’exposition se prolonge ici avec l’autoportrait que DJ brosse dans cette tirade, en réponse à une critique formulée par son valet Sg : « je vous trouve fort vilain d’aimer de tous côtés comme vous faites ». En effet DJ ne respecte pas les liens du mariage et la promesse de fidélité faite à Done Elvire qu’il s’apprête à quitter après l’avoir séduite. La réponse de DJ, très développée, aux reproches de Sg va permettre au spectateur d’appréhender la caractérisation morale du personnage : DJ fait l’éloge de l’inconstance, de l’infidélité et se présente comme un libertin, pour qui le mariage et la fidélité sont portés par les images négatives de l’entrave et de l’immobilité ; DJ ne conçoit le plaisir que dans le changement et explique combien, plus que la possession de la femme convoitée, c’est la conquête qui l’intéresse et le motive, conquête qu’il conçoit d’ailleurs sur le mode militaire. Dj est instable et le revendique haut et fort dans cette tirade, et cette instabilité est le premier signe d’un impossible satisfaction de ce libertin qui se condamne ainsi déjà lui-même.
L’impossibilité d’être fidèle et stable, le besoin permanent du changement caractérisent tout d’abord DJ
Le ton de DJ est véhément pour dénoncer d’abord les liens du mariage : il utilise une question rhétorique et le procédé de la répétition dans une phrase construite en trois parties sur un rythme croissant ternaire pour mieux souligner le scandale moral que représente à ses yeux l’institution du mariage, connoté de façon négative par la notion d’entrave : « Quoi ? Tu veux qu’on se lie à demeurer (…), qu’on renonce au monde (…) et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ?
Ensuite il utilise l’ironie pour dénoncer une