La théorie du consommateur
DUT-TC Première année – semestre 1
TD 1 :
Théorie du consommateur
I. L’homo-oeconomicus
Document 1 : "Dans quel monde allons-nous vivre?"
Le JDD – 2 septembre 2012
L’économiste Daniel Cohen livre sa vision du bien-être dans son dernier ouvrage « Homo economicus, prophète (égaré) des temps nouveaux ».
La recherche du bonheur habite l’homme du début à la fin de sa vie. Le constat est clair : le niveau de richesse d’une nation ne dit rien du bonheur des peuples. On est obligé de passer des courbes aux cœurs pour en comprendre la raison. Il faut tenir compte de la complexité d’un homme universel et éternel composé de pulsions et de désirs.
Les enquêtes se succèdent et se ressemblent. L’augmentation du revenu par tête n’entraîne pas l’augmentation du bonheur par tête. Consommation de psychotropes, nombre d’épisodes dépressifs au cours d’une vie, tentatives de suicide chez les jeunes. Les indicateurs sont au rouge dans les sociétés riches. Le bonheur a tendance à stagner ou à régresser. Les explications avancées par Daniel Cohen sont profondes. Les humains ont des difficultés à atteindre le bonheur car ils s’habituent à tout : on veut aller de l’avant. Les humains ont des difficultés à atteindre le bonheur car ils se comparent à tous : on veut gagner plus que son entourage. On retiendra le portrait pascalien d’un homme anxieux et envieux. On catalogue, on classe, on compare, on consomme. "Le mieux l’emporte sur le bien."
Daniel Cohen rapporte une anecdote tirée des Stratégies absurdes (Le Seuil, 2009), de Maya Beauvallet. Le directeur d’un centre de transfusion sanguine décide d’offrir une prime aux donneurs de sang dans l’idée d’accroître ses stocks. Le résultat est inverse. Leur nombre décroît. Les donneurs veulent, non pas gagner de l’argent, mais se sentir utiles. "L’homme moral quitte la salle quand l’Homo oeconomicus y entre." On l’oublie de plus en plus. L’employé marchant à la prime n’est pas l’employé