La théorie des ar
Se plaçant dans le courant néoclassique, J. F. Muth, en 1961, mais surtout Robert Lucas, en 1972, et Thomas Sargent, en 1981, ont élaboré la théorie en évoluant des anticipations adaptatives aux anticipations rationnelles.
1. DES ANTICIPATIONS ADAPTATIVES AUX ANTICIPATIONS RATIONNELLES
Les anticipations adaptatives signifient qu’une valeur anticipée d’une variable dépend des valeurs observées dans le passé : si les prix ont augmenté de 1 % par mois depuis un an, ils augmenteront de 1 % le mois suivant. Très utiles pour l’élaboration des modèles économétriques, ces anticipations ne permettent pas, par construction, de prévoir les points de retournement. En univers incertain, surtout depuis 1974, cet inconvénient nécessite le passage aux « anticipations rationnelles » formulées par des agents rationnels au sens néoclassique (maximisation de leur satisfaction sous contrainte de ressources limitées). Dans ce cas, les agents utilisent toutes leurs informations disponibles (extrapolation du passé, mais aussi prévisions diverses qui peuvent agir sur la variable future) pour anticiper le niveau de la variable.
2. LES CONSEQUENCES DE LA THEORIE
D’abord, l’équilibre (au sens walraso-parétien) correspond à la parfaite réalisation des anticipations. Seul un choc exogène, non anticipé, peut modifier les tendances. Mais ceci suppose une information parfaite, comme dans la théorie classique de la concurrence pure et parfaite. Ensuite, des agents formulant de bonnes anticipations anticipent correctement les conséquences des politiques économiques. Ainsi, à l’annonce d’une relance budgétaire keynésienne, ils anticipent une hausse des prix : les entreprises augmentent les prix pour ne pas être prises de court, les salariés réclament des hausses de salaires, et l’inflation ainsi créée neutralise les effets revenus de la relance. Les mesures discrétionnaires de politique économique restent donc sans effet, voire même peuvent avoir des