La terminologie technique et scientifique entre métaphorisation et traduction: le cas des doublets en roumain
Le développement incessant de la science et des technologies pose actuellement des problèmes de création et adaptation terminologique pour toutes les langues vivantes. Celles-ci ne sont toutefois pas confrontées aux mêmes défis linguistiques, leur position face à l'innovation technologique n'est pas égale pour au moins deux raisons principales et objectives. La première concerne les performances très inégales au niveau économique et l'intensité de l'activité de recherche et développement technologique et scientifique, mais aussi la domination statistique de l’anglais (et en moindre mesure du français et de l’allemand) comme langues de rédaction des articles et des études scientifiques reconnues au niveau international[1]. La seconde provient du fonctionnement spécifique de chaque langue pour ce qui est des procédés d’enrichissement lexical et notamment de la métaphorisation et des emprunts. Ce sont surtout ces deux procédés qui peuvent nous aider à comprendre le fonctionnement de la terminologie technologico-scientifique en roumain, par rapport aux deux langues qui ont le plus contribué à l’innovation terminologique, l’anglais et le français, sans pour autant oublier le rôle important joué par l’allemand, l’italien et le russe dans la formation de la langue roumaine contemporaine. Pour résumer, le roumain s’inscrit, autant pour des raisons qui tiennent au développement économique du pays sur le territoire duquel il est parlé, que par son fonctionnement lexical spécifique, dans le peloton des langues où la terminologie scientifique entre principalement par emprunt, le plus souvent avec un minimum de modification phonétique et pratiquement jamais de vraie traduction. Nous proposons par ailleurs une organisation hiérarchique des langues en dominantes (langues alpha) donc sources d’emprunts, et cibles (langues bêta). Les sources principales de ces