La séparation des pouvoirs est-elle nécessaire et suffisante à la démocratie libérale?
Les mots en gras sont définis dans le glossaire.
La démocratie serait aussi vieille que la vie en société. Les plus récentes recherches démontrent que l’homme tend naturellement à adopter des règles démocratiques de vie commune. Prise de décision en commun, respect et égalité des sexes, partage des richesses sont des règles de survie que l’on retrouve dans divers villages et tribus préhistoriques. En général, ces communautés pratiquent une véritable religion de la nature qui implique le respect de l’environnement et la redistribution de la richesse. La communauté parvient ainsi à éviter le gaspillage et, ultimement, à assurer sa survie. Cet esprit de partage se reflète dans le système politique et conduit tout droit à la démocratie. On trouve de telles manifestations démocratiques chez de nombreux peuples amérindiens. Nous vous proposons l’exemple des Hurons des basses terres du Saint-Laurent et des Grands Lacs.
Une société égalitaire : la Huronnie de –8000 à 1700
De –8000 à 1700, les Hurons exploitent un territoire restreint dans la vallée du Saint-Laurent et des Grands Lacs. Ce territoire occupe une place stratégique. En plus d’être situé à proximité de peuples horticulteurs et chasseurs-cueilleurs, il se trouve au carrefour de voies de communications importantes pour le commerce dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Les Hurons font partie du groupe linguistique iroquoïen. Les iroquoïens ont un mode de vie sédentaire et une filiation de type matrilinéaire. La population compte environ 20 000 habitants, répartis dans des villages de taille variable (de 200 à 1 500 habitants par village). Les villages sont formés de maisons longues où habitent les membres d’un même clan. En Huronnie, la répartition du travail entre les hommes et les femmes est très importante. Les tâches qui exigent des déplacements importants (chasse, pêche, commerce, guerre, etc.) reviennent aux hommes, tandis que celles qui peuvent être effectuées à