La succession des traités et l'intégration européenne
Si le projet européen se prolonge et se construit encore aujourd’hui, il n’en est pas pour le moins ancien. En effet, dès 1849, Victor Hugo prônait la construction des « Etats-Unis d’Europe », idée reprise par Aristide Briand 70 ans plus tard devant la Société Des Nations en souhaitant créer un lien fédéral entre Etats européens. Après la fin de la seconde Guerre Mondiale, le rideau de fer s’abat sur l’Europe, les Etats-Unis proposent alors le plan Marshall. Pour coordonner l’aide financière est créée en 1948 l’OECE, Organisation Européenne de Coopération Economique à laquelle adhèrent 31 Etats. Le Conseil de l’Europe est en outre créé lors du traité de Londres en 1949 afin de renforcer la stabilité démocratique en Europe et protéger les droits de l’homme, notamment à partir de la CEDH, Convention Européenne des Droits de l’Homme. Mais toutes ces organisations sont fondées sur des logiques intergouvernementales d’origine extérieure à l’Europe.
Il faut donc attendre 1950 pour qu’un véritable projet d’intégration européenne soit formé par le biais de Robert Schuman. Celui-ci prône une Europe des petits pas : il s’agit de construire l’Europe par "le bas" grâce à la mise en place d’une gestion commune entre plusieurs pays européens dans des secteurs limités, stratégiques et de plus en plus nombreux, afin de créer une solidarité de fait entre ces pays. Cette méthode s’oppose à une construction par "le haut" qui instituerait directement une fédération européenne.
Comment, à travers les divers traités, l’intégration européenne se met-elle en place ? L’accent sera d’abord mis sur l’économie pour ensuite réfléchir à l’aspect politique marqué par des débats et hésitations récurrentes pour conclure sur les problèmes rencontrés par l’Europe actuellement.
I – La primauté de l’économie
A/ Les sources textuelles
1) La CECA ou l’expression de la méthode des « petits pas »
Le 18 avril 1951 est