La socialisation primaire
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Alors que la socialisation primaire ne peut prendre place sans une identification émotionnellement chargée de l'enfant à ses autres significatifs, la socialisation secondaire, elle, peut le plus souvent se dispenser de ce type d'identification et s'effectuer avec la simple identification mutuelle qui s'intègre dans toute communication entre êtres humains. Ainsi, il est nécessaire d'aimer sa mère, mais pas son professeur. La socialisation au cours de la vie ultérieure commence typiquement à se parer d'une affectivité réminiscente de l'enfance quand elle cherche à transformer la réalité subjective de l'individu de façon radicale. Cela pose des problème particuliers que nous analyserons plus loin. Au cours de la socialisation primaire, l'enfant n'appréhende pas ses autres significatifs comme des fonctionnaires institutionnels, mais comme des médiateurs de la réalité tout court. L'enfant intériorise le monde de ses parents comme le monde, et non comme un monde appartenant à un contexte institutionnel spécifique. Certaines des crises qui apparaissent après la socialisation primaire sont en fait causées par la reconnaissance du phénomène suivant : le monde des parents n'est pas le seul monde qui existe, mais possède une situation sociale très spécifique, peut-être même avec une connotation péjorative. Par exemple, l'enfant plus âgé en vient à reconnaître que le monde représenté par ses parents, le même monde qu'il a précédemment considéré comme prédonné, est en fait le monde des gens sans éducation, des classes inférieures, des paysans du Sud. Au cours de la socialisation secondaire, le contexte institutionnel est habituellement perçu. Il est inutile de dire qu'il n'est pas nécessaire de mettre en jeu une compréhension sophistiquée de toutes les implications du contexte institutionnel. L'enfant du Sud, pour en rester au même exemple, appréhende déjà son professeur comme un fonctionnaire institutionnel, c'est-à-dire comme quelqu'un de très différent de ses parents, et