la revolution indstrielle
Les seules usines de Mulhouse comptaient en 1835 plus de 5000 ouvriers logés dans les villages voisins.. Il faut les voir arriver chaque matin en ville et en partir chaque soir. Il y a parmi eux une foule de femmes pâles, maigres, marchant pieds nus au milieu de la boue, et qui faute de parapluie, portent renversés sur la tête, lorsqu'il pleut, leur tablier, et un nombre plus considérable de jeunes enfants non moins sales, non moins pâles, couverts de haillons. A la fatigue d'une journée trop longue, puisqu'elle est au moins de quinze heures ou vingt heures vient se joindre pour ces malheureux celle de ces allers et retours si fréquents, si pénibles entre leur domicile ou plutôt leur ferme et leur lieu de travail.
Ainsi, le soir, ils arrivent chez eux accablés par le besoin de dormir, et que le lendemain, ils en sortent avant d'être complètement reposés. Une nouvelle journée doit recommencer et ce six jours sur sept.
En général, un homme seul gagne assez pour se constituer une toute petite épargne , mais c'est à peine si une femme est suffisamment rétribuée pour subsister au cas ou elle ne vit pas en couple.
Quant aux ouvriers en ménage, beaucoup d'entre eux sont dans l'impossibilité de faire des économies, même en recevant de bonnes journées; il faut admettre au surplus que la famille ne subsiste qu'avec ses gains qu'autant que le mari et la femme se portent bien, sont employés toute l'année, n'ont pas de vice ni de charge autre que deux