La responsabilité pénale du président de la république

2714 mots 11 pages
« Le Président de la République n'est pas un citoyen comme les autres », la portée réelle de cette phrase ne peut-être dégagée sortie de son contexte. Cette affirmation de l’ancien Président Jacques Chirac s’avère être l’expression d’un point de vue largement discuté. En effet, au moment où il tenait ces propos, l’ancien Président devait répondre aux diverses accusations concernant les affaires judiciaires du RPR et de la mairie de Paris. C’est dans cette conjoncture que fut relancée la question hautement polémique de la responsabilité pénale du Président de la République, à savoir en quelle mesure celui-ci est-il dans l'obligation de répondre des infractions commises et de subir la peine prévue par le texte qui les réprime, que cela soit concernant des actes commis dans le cadre de ses fonctions, antérieurement à celles-ci, ou bien y étant totalement extérieur. Si cette question est hautement polémiques c’est parce que les textes supposés y répondre ont toujours manqué de clarté. Ainsi même si la Constitution prévoit à son titre IX de poser clairement le statut pénal du Président de la République, l’imprécision des textes a pu conduire à différentes interprétations souvent opposées. Entre F.Guigou dont le point de vue est que « comme tous les français le président de la république peut être traduit devant les tribunaux s’il a commis des délits » et G.Carcassonne pour qui « l’individu est responsable mais la personne est protégée » s’opposent deux visions de la responsabilité pénale du Chef de l’Etat sous notre République, emblématique de l’oscillement entre la reconnaissance d’un privilège de juridiction d’une part et la consécration de la responsabilité pénale de l’autre. Ainsi même si la lecture traditionnelle de l’article 68 de la constitution semble clairement exclure toute responsabilité pénale du Chef d’Etat pour des actes commis durant son mandat, exception faite du cas de haute trahison, les critiques ont montré que d’autres interprétations étaient

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