La reconnaissance
Je remercie vivement l’IHEJ de m’avoir confié la lourde tâche de conclure ce séminaire sur le thème « Justice et reconnaissance ». Dans un premier temps, j’ai accepté cette conclusion, je l’avoue, pour la raison principale de mon ignorance, parce que je ne me sentais pas experte pour proposer à ce sujet une contribution originale, et que j’attendais du séminaire qu’il nous fournisse les pistes d’une réflexion. C’est, je crois, mission accomplie, dans la mesure où les exposés ont été extrêmement riches. La tâche qui m’incombe est ders lors d’autant plus difficile que je ne pourrais synthétiser les propos des orateurs sans risquer de les travestir, voire de les trahir. Je choisirais donc une autre voie, mais une voie qui s’appuie tout de même sur les exposés qui se sont succédés face à vous. Lorsque j’ai réécouté ces diverses conférences, il m’est en effet apparu clairement que l’association des termes de « justice » et de « reconnaissance », conduisait à une certaine définition – ou redéfinition – de la justice. Plus précisément, ce séminaire a permis de pointer à la fois l’apport de la reconnaissance aux théories de la justice et le rôle de la justice dans les processus de reconnaissance, ce qui constitue deux aspects différents des rapports entre justice et reconnaissance. Je vous propose de conclure cette étude en deux temps. Je voudrais commencer par revenir, si vous le permettez, sur cette distinction entre, d’une part, l’apport de la reconnaissance à la justice et, d’autre part, la contribution de la justice à la reconnaissance. Après quelques définitions préliminaires, cela me permettra de formuler l’hypothèse principale qui a traversé ce séminaire : une justice de la reconnaissance tend à se développer de plus en plus, une justice au sein de laquelle la part symbolique est extrêmement prégnante. J’essaierai d’en résumer brièvement les caractéristiques. Puis, dans le second temps de mon exposé, je tenterais de synthétiser les