La princesse de clèves
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Les mots et leur usage
1) Bienséance: dans la doctrine classique, règle qui imposait qu'on ne montre pas de crimes, d'horreurs, de sang, de violence sur scène.
Lorsque de tels événements se produisent dans la tragédie, ils doivent être rapportés par quelqu'un qui fait un récit.
Dans un sens plus général, le mot désigne l'attitude, la conduite sociale qu'il convient d'adopter pour respecter les usages.
Étymologie: de bien et séant, qui sied bien
Lecture analytique
Il s'agit d'un dialogue entre M. de Nemours et M me De Clèves. Celle-ci vient de lui avouer ses sentiments à son égard mais refuse d'y céder par « vertu ». Il y a donc un désaccord, une opposition entre les deux protagonistes. Tandis que lui tente de la persuader (« Il n'y a point d'obstacle, madame »), elle s'obstine (« et la seule bienséance interdit tout commerce entre nous »). M. de Nemours affirme très clairement sa position: « un homme qui vous adore et qui est assez heureux pour vous plaire ». Il a pour but établi de convaincre Mme de Clèves de l'épouser. Pour cela, il a recours à de nombreuses interrogations rhétoriques (l.1 et l.2), mais aussi à des interjections qui interpellent et donne de la vivacité à son discours (« Hé! »), d'ailleurs provoquée par ses intonations (« s'écria », « et par ses paroles et par ses pleurs » ). Les apostrophes sont très fréquentes: à plusieurs reprises on peut lire « madame? », « Pensez-vous? », « vos sentiments », « malgré vous », « vous seule ». Par cette dernière parole il souligne le fait que la décision ne tient qu'à la princesse, qu'elle est la « maitresse du jeu ». Son discours est ainsi à la fois argumentatif et injonctif. Mme de Clèves tient un discours argumentatif également, mais elle se sert pour sa part de la concession: « Je sais bien qu'il n'y a rien de plus difficiles... », « Il est vrai... ». Elle tente de justifier sa position, notamment par « l'intérêt de [son]