« La poésie, c’est par ce seul ressort que la pensée humaine parviendra à reprendre le large. » déclare André Breton. Il souligne par cette métaphore maritime les vertus libératrices de la poésie qui permet à l’esprit humain à s’affranchir de tout ce qui l’astreint au quotidien. La poésie permet un voyage libre. En déclarant, « Poésie c’est délivrance » Verlaine s’accorde volontiers avec André Breton. Ainsi pour Verlaine la poésie libère, elle affranchit, soulage, débarrasse… La poésie serait donc un moyen pour se libérer pour le poète, mais peut être aussi pour le lecteur, voire même pour l’humanité. Mais un second niveau d’interprétation peut être attribué au terme de « délivrance ». En effet, c’est aussi l’action de remettre quelque chose à quelqu’un. La poésie, en plus de sa fonction libératrice, tisserait des liens entre les individus, il s’agirait d’une donation du poète à ses lecteurs. Il y a donc aussi transmission d’un message tout au moins dans la poésie. Verlaine confère donc ici un rôle primordiale à la poésie : elle serait d’une part le moyen d’accès à la liberté totale mais ale aurait aussi un rôle d’intercession entre les hommes. Cependant, de par sa forme très réglée et codifiée, la poésie apparaît comme un genre noble qui ne traite que de sujet noble. La vision que porte le poète Verlaine sur la poésie semble donc exagérée. Il est donc légitime de se demander si la poésie remplit bien les hauts rôles que lui confère Verlaine. En effet, la poésie s’inscrit dans une dimension sentimentale et spirituelle qui permet au « poète maudit » de se libérer au moins mentalement. Cependant, l’écart stylistique notable entre le roman et la poésie montre bien les limites de la poésie dans le processus de libération. Néanmoins, il n’en reste pas moins vrai que la poésie tisse une relation entre les hommes, elle joue un rôle capital au sein de la société, elle est le lieu de manifestation de toutes les aspirations de l’humanité, un