La poésie passe-t-elle essentielement par les jeux des mots et du langage
TEXTES
A. Max Jacob [1876-1944], « Avenue du Maine », Œuvres burlesques et mystiques de frère Matorel, © Éditions Gallimard, 1912.
B. Robert Desnos [1900-1945], « Un jour qu’il faisait nuit », Langage cuit, © Éditions Gallimard, 1923.
C. René de Obaldia [1918], « Le plus beau vers de la langue française », Innocentines, © Grasset, 1969.
D. Raymond Queneau [1903- 1976], « Lipogramme en A, en E et en Z », Oulipo, la littérature potentielle, © Éditions Gallimard, 1973.
Texte A — Max Jacob, Œuvres burlesques et mystiques de frère Matorel
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Texte B — Robert Desnos, Langage cuit
Un jour qu’il faisait nuit
Il s’envola au fond de la rivière.
Les pierres en bois d’ébène les fils de fer en or et la croix sans branche. Tout rien.
5 Je la hais d’amour comme tout un chacun.
La mort respirait de grandes bouffées de vide.
Le compas traçait des carrés et des triangles à cinq côtés.
Après cela il descendit au grenier.
10 Les étoiles de midi resplendissaient.
Le chasseur revenait, carnassière pleine de poissons.
Sur la rive au milieu de la Seine.
Un ver de terre, marque le centre du cercle sur la circonférence.
15 En silence mes yeux prononcèrent un bruyant discours.
Alors nous avancions dans une allée déserte où se pressait la foule.
Quand la marche nous eut bien reposés nous eûmes le courage de nous asseoir puis au réveil nos yeux se fermèrent
20 et l’aube versa sur nous les réservoirs de la nuit.
La pluie nous sécha.
Texte C — René de Obaldia, Innocentines
Le plus beau vers de la langue française
« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin » ...
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Texte D — Raymond Queneau, Oulipo, la littérature potentielle
Lipogramme en A, en E et en Z
Ondoyons un poupon, dit Orgon,