Vénérable Maître, et vous tous, mes Frères, en vos grades et qualités,

Il y a un peu plus d'un an, j'étais sur le parvis.

Profane et impatient de découvrir les secrets de la F:. M:., je frappais à la porte pour acquérir sagesse et développer ma spiritualité.

Les yeux bandés, le rituel me permettait de pénétrer dans le Temple avant d'être questionné une dernière fois et de vérifier que mes motivations étaient sans obstacle.

Je n'avais jamais imaginé le lieu comme je le découvrirais plus tard.

Mes sens et mon attention étaient malmenés, mes voyages pouvaient commencer.

L'initiation se présentait.

Je remontais les escaliers, les yeux bandés. Je n'étais pas seul. Entouré de deux frères que je découvrais maîtres par la suite.

J'étais prêt à effectuer une entrée solennelle afin de recevoir la Lumière.

J'étais une nouvelle fois devant la porte ; celle qui protège, celle qui sépare, celle qui ouvre sur un mystère, celle qui permet une nouvelle naissance, celle qui symbolise le passage entre le connu et l'inconnu,
Devant elle, il faut changer : oser la franchir et passer dans une nature inconnue. Qu'y a-t-il derrière cette porte ?
Fermée, il suffit de la pousser, elle s'ouvre, c'est communiquer, c'est aussi la jouissance d'entrer dans un lieu inconnu mais désiré.

Je frappe à grands fracas trois coups, en apprenti.

Je suis debout, fier comme Artaban. Je veux la franchir.

Surpris, quelqu'un appuie sur ma tête.

Et je me retrouve plié en quatre, bandeau sur les yeux.

Faut-il courber l'échine avant d'être admis ?

Non, il faut que je m'abaisse pour passer la porte.
Se baisser pour mieux accéder à la Lumière, chose impalpable et pourtant présente.

J'entends le mot « porte basse ».

C'est une porte. Elle est basse.

Elle ne se passe que dans un sens.
Une seule fois.

Cette première épreuve me trouble. Quelle est donc cette porte par laquelle je suis passé quelques instants plus tôt et que je ne peux franchir de la même manière ? Suis-je devant le même temple ?