la population mondial
Parmi les systèmes de philosophie que l'antiquité a produits, l'Épicurisme fut l'un des plus importants, non pas sans doute par sa valeur théorique, mais par son influence pratique. Prodigieuse fut la fortune dont il a joui dans la société grecque comme dans le monde romain.
I. - ÉPICURE (-342 à -270). La vie d'Épicure, jusqu'au moment où il se fixe à Athènes, n'offre guère qu'une suite insignifiante de changements de résidence. Suivant l'opinion la plus probable, il était né à Gargettos, l'un des bourgs d'Athènes, à la fin de -342 ou au commencement de -341. Son père, Néoclès enseignait la grammaire, et sa mère, Chérestrate, exerçait la profession de magicienne. Il passa, son enfance à Samos, revint à Athènes vers l’âge de dix ans, pour retourner bientôt près de son père à Colophon.
On raconte que la vocation philosophique lui vint à l'âge de 14 ans. Un jour qu'il lisait en classe la cosmogonie d'Hésiode ; voyant que d'après le poète, tout provenait du chaos, il demanda d'où sortait le chaos lui-même. Les réponses de son maître ne donnèrent pas satisfaction à l'esprit curieux d'Épicure ; aussi de ce jour, il se mit à philosopher seul et sans guide ; plus tard, il se vantera d'être autodidacte, formule erronée d'ailleurs puisque nous le voyons, à Samos, entendre les leçons du platonicien Pamphile, à Colophon, celles des atomistes Nausiphane et Nausycide.
C'est en -308, à l'âge de 36 ans, qu'Épicure vint définitivement s'établir à Athènes. Pour 80 mines, il acheta un jardin à l'intérieur de la ville, ce fut le berceau de l'épicurisme. A cette heure, la situation politique de la Grèce n'était guère brillante : Thèbes venait d'être détruite, et Démosthène vivait en exil ; du fond de l'extrême Asie arrivaient chaque jour les nouvelles des victoires du macédonien Alexandre. Et cependant malgré l'agitation de l'époque, malgré les troubles qui agitaient la Grèce, Épicure passa le reste de ses jours à