La politesse
Introduction
La mentalité est la conception qu’un peuple, qu’une collectivité a d’un aspect de la vie. Née au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, l’histoire des mentalités se trouve au carrefour de toutes les autres sciences et peut se définir comme l’étude de tout ce qui résiste aux changements, aux croyances traditionnelles qui « semblent plus profondes que les idéologies ». De même, son champ d’action est très varié et l’histoire des cultures est par excellence son domaine de prédilection. Dans le cadre de l’histoire des mentalités à l’ère de la mondialisation, le thème de la politesse comme une forme d’hybridité culturelle retiendra notre attention.
Le langage et les concepts du savoir-vivre sous toutes ses formes sont autant de faits valorisés par les humanistes, les anthropologues et les comparatistes littéraires au fil des siècles. La « civilité » apparaît d’abord dans l’ouvre d’Aristote, venant de « civilitas, civilis » (sociable bienveillant, doux, poli) et exige la « grâce ». C’est l’expression suprême d’un idéal à la fois politique, social, moral et esthétique représenté pour les Grecs par la notion de douceur. La politesse a servi de structure à la civilisation et à l’interculturel. La notion de savoir- vivre moderne se distingue des champs juridique et moral et les choix rationnels qui peuvent orienter l’existence humaine sont le champ du droit (justum), le champ de l’éthique (honestum) et le champ de la bienséance et du savoir –vivre. La politesse comme expression de cette bienséance et de ce savoir- vivre règle encore les pratiques d’interactions sociales et sert de structure aux multiples civilisations. Dans la société française et même au-delà de ses frontières en post colonie, la politesse a connu une histoire et se présente sous plusieurs formes en fonction des circonstances. Nous allons dans le cadre de ce travail présenter quelques unes telles que exposées par Régine DHOQUOIS dans