Ce qui est frappant en regardant cette œuvre est l'âge de la Vierge particulièrement jeune. Contrairement à d'autres Pietà, comme celle dite de Villeneuve-lès-Avignon d'Enguerrand Quarton ou celle deBronzino, Michel-Ange donne plus d'importance à la beauté de la Vierge qu'à sa douleur.Ce mélange entre la beauté païenne et la religion est une caractéristique que l'on retrouve très fréquemment dans l'œuvre, voire dans la vie, de l'artiste.Le Christ quant à lui est représenté selon son âge et semble donc plus vieux que sa mère. Michel-Ange s'en est expliqué à Ascanio Condivi : « Ne sais-tu pas que les femmes chastes se conservent beaucoup plus fraîches que celles qui ne le sont pas ? Combien plus par conséquent une vierge, dans laquelle jamais n'a pris place le moindre désir immodeste qui ait troublé son corps… ».Comparé à la Vierge, le corps du Christ apparaît un peu petit, donnant ici encore de l'importance à Marie. Le corps de Jésus forme un S qui s'équilibre avec le reste de la sculpture, notamment avec les riches drapés du vêtement de la Vierge. Le bras droit du Christ tombe naturellement. La Vierge semble y répondre par le geste paume ouverte de son bras gauche.La position des deux mains de Marie est fondamentale pour la compréhension de l’œuvre. La main droite, crispée, mobilise toutes les forces de Marie pour retenir le corps de son fils. La main gauche, avec la paume ouverte, l’index tendu, le majeur ainsi que l’annulaire légèrement repliés, atteste de la nature douce et charitable de la Vierge Marie, de son pardon (main tendue), mais aussi de son malheur (majeur et annulaire repliés).Jésus ne bouge pas car il est déjà mort sur sa croix qu'il avait lui-même portée jusqu'au mont Golgotha à l'endroit qui a servi de scène à sa