En se référant au propos dʼHenri Cartier Bresson (photographe français, 1908-2004), la photographie se définit par une organisation plastique dʼun fait observé. Jʼétudierai cette reflexion grâce aux photographies de Georges Mérillon, Sebastiao SAlgado et Dorothea Lange. La question sera donc de comprendre comment ces photographes saississent un instant de réalité grâce à une composition de formes esthétiques et culturelles. En un premier temps, jʼanalyserai leurs images en dressant leurs descriptions. Puis jʼinstaurerai ce quʼentend Henri Cartier Bresson par «signification dʼun fait», cʼest-à-dire la visée morale de lʼacte photographique. La photographie Veillée funèbre au Kosovo du 28 janvier 1990 de Georges Mérillon( photojournaliste français né en 1957) est composée de 12 personnes. Dans le triangle qui forme le premier quart de lʼimage se placent les pleureuses qui participent au «48h de lamentation». Elles sont tournées vers la femme centrale, en mouvement, dans une expression suprême de la souffrance, cʼest la soeur de la dépouille. Le second quart est composé dʼune femme en noire, qui regarde la soeur. Il y a aussi la mère, bras ouvert elle seule regarde le corps. Dans un troisième quart, il y a lʼautre soeur, qui elle, regarde le photographe. Enfin, le dernier quart est occupé par le corps du défunt. Voilà ce quʼentend Henri Cartier Bresson par « une organisation rigoureuse des formes» et «perçues visuellement» par la répartition des couleurs les blancs et rouges saturés guident le regard. La photo Mine dʼor de Serra Pelada, 1986, de Sebastiao Salgado (photographe brésilien né en 1944) est en noir et blanc. Elle peut etre découpée en deux espaces distincts. Une foule dʼhommes en contre plongée placardent le fond de la photo et les côtés. Cette foule semble sʼétendre au delà du cadre photographique, dans le hors champCʼest une barrière humaine qui fait du bruit, qui sʼagite. Ils sont tous noirs, dépenaillés et salis par leur labeur. Ils regardent les