De la bêtise en manuel. Quelle est la priorité des islamistes au pouvoir en Tunisie depuis des mois ? Redéfinir la vie, le corps, la femme, la sensualité, la liberté etc. Au lieu et place de relancer l’économie, le pain, le travail, la plus-value ou l’investissement. La femme est-elle l’égale de l’homme ? Sa servante ? Sa docile bête humaine ou un être «complémentaire» ? La secte d’Ennahda a donc trouvé une sorte de mot tiède qui fait de la femme un être qui n’est pas l’égale de l’homme mais pas son inférieure directe comme au temps des tribus du Hedjaz. Elle devient «complémentaire», selon la loi. Une autre loi vient d’être pondue en Tunisie, par la même secte, définissant le crime d’atteinte au sacré, l’amende et la prison qui vont avec. C’est donc la priorité des islamistes quand ils prennent le pouvoir : la femme et le ciel et l’invisible, pas l’assiette, le concret et le naturel. Pas la terre et la récolte. De ces nouvelles misères théologiques, le monde «arabe» mettra du temps à se débarrasser, car on n’a pas encore un Luther en vue, ni relecture «humaine» du corpus des textes sacrés. Les discours réformistes audacieux peinent à s’imposer, même au sein des élites. La mode collective et à la réédition du Moyen-âge en vrac : voile, dénis, enfouissement, refus de vivre, clergés, bigotisme et inquisitions. Comment relancer l’économie d’un pays quand tous veulent mourir pour aller au paradis et manger sans travailler ? Comment réinventer le monde quand il s’agit de le plier en quatre, de le mettre sous l’aisselle et d’aller à la mosquée le déposer à la porte pour demander des excuses d’avoir vécu ? Comment avoir des pays forts quand le but de la journée est l’ablution, pas la conquête ? Comment devenir une superpuissance quand la discussion de tous les jours est celle du Hallal/Haram ? La secte d’Ennahda en Tunisie, ou des Frères en Egypte ou des zaouïas et autres fatwamen en Algérie, sont une maladie de l’économie, des dents, du ventre et de l’espoir. Et