Sur la perte du genre qui est une répartition des tâches domestiques au sein du foyer et hors de la sphère publique et une mise sous le joug des femmes depuis l’acte sexuel jusqu'au moment de l'accouchement (qui chez l'homme est toujours prématuré du fait de la taille de la tête). Ce qui se joue, sous la perte du genre, est du même ordre que le passage des sociétés matriarcales aux sociétés patriarcales. Les sociétés matriarcales avaient leurs déesses de la fécondité puisqu'alors on avait fait le approchement entre l'acte sexuel et la grossesse : les enfants naissant de manière inexpliquée. Quant aux sociétés patriarcales, leur sommet reste le droit romain qui avait inventé la notion de ventre, c'est-à-dire le fils potentiel qui n'appartient pas à la femme mais à la cité : citons pour cela Tacite, lequel reprend Aulu-gelle : « A la nature de la mère les juristes opposent la nature de l'enfant à naître. Celui-ci est dans la mouvance du père, lequel relève de l'Etat : « Tout doit être mis ne oeuvre pour que le fœtus formé (partus) voie le jour. Le ventre doit être nourri. Si ce n'est pour son Père [dans le cas où celui-ci est mort], que ce soit au moins pour l'Etat, qu'il accroît par sa naissance ». Pour le Père, pour l'Etat [ou la dite Patrie]. Ou comme le dit aussi Ivan Illich « le ventre maternel est déclaré territoire public » (illGV_81).
Il y a aujourd'hui avec la dissociation de la procréation et de la sexualité — via la contraception — et plus encore avec la distinction entre grossesse ovarienne et grossesse utérine — via les mères porteuses — une remise en cause du patriarcat. On retrouve cela, par exemple dans l’œuvre de Nietzsche, à travers le sentiment de décadence des bien-nés et la perte de la virilité dont la peur des femmes est chez Nietzsche, depuis son enfance, un symptôme : celle-ci est parfois misogynie. Mais si l'énigme de la femme telle qu'elle se conçoit ou que sa mère la conçoit est la grossesse, alors non seulement il y a perte de la