La persistance de la mémoire
Le tableau représente les célèbres montres ressemblant à du fromage en train de fondre devant un paysage de Catalogne. L'œuvre est surréaliste. Dalí, après un repas avec des amis et sa femme, devait les accompagner au cinéma mais une migraine l'ayant pris il préféra les laisser y aller sans lui. Quand ils furent partis, son regard se perdit dans le camembert mou qui trainait dans son assiette. En y pensant, il se remémora les moments passés avec sa femme; il en conclut qu'avec le fort caractère qu'elle avait, elle lui avait forgé comme une carapace qui le protégeait de l'extérieur mais il trouvait qu'à l'intérieur, il était comme tout mou. C'est à ce moment-là que lui vint l'idée des montres molles. Il avait déjà fait le fond (un paysage désertique de Port Lligat, où Gala, sa femme et lui avaient acheté une maison de pêcheur) de son prochain tableau. Le lendemain, les montres étaient apparues sur cette peinture datant de 1931. Appliquant sa méthode surréaliste, dite par lui-même paranoïa-critique, il laissa la mollesse du camembert se présenter à son imagination et réinterpréter sa hantise de la mort, comme mollesse du temps, en montres molles. L'artiste était en plein renouveau, il venait de s'éloigner de son père après avoir blasphémé sur sa mère. Ce tableau devint une des œuvres les plus emblématiques de Dalí. Dalí a voulu représenter le mou opposé au dur sur cette peinture. Il reprend cette évocation vingt ans plus tard, sous l'influence manifeste de sa lecture artistique des avancées scientifiques (de la physique quantique en particulier), qui étaient en plein développement. Il réétudia son tableau en créant La désintégration de la persistance de la mémoire.