La nuit à la belle étoile
Cet épisode de Les Confessions fait suite à la rencontre des exhibitionnistes. Rousseau va ici rendre compte de son bonheur de manière spontanée. Ce passage est descriptif avec l’usage de l’impératif et narratif avec le passé simple. Il découpe un moment et le raconte chronologiquement.
I – Conditions du bonheur
Le texte garde certaines imprécisions. La saison n’est pas explicite. Le lieu géographique n’est pas certain : Rhône ou Saône. Ce n’est pas le lieu qui est important mais les sensations qu’il va éprouver. On sait qu’il est «hors de la ville »dans un paysage malgré cela travaillé : « terrasses ». Les éléments naturels sont vagues : herbe, arbres, vent, rosée, terre… Les hommes sont absents et cela contribue à son plaisir malgré son «regret d’en jouir seul ». Ce moment est dénudé où rien ne vient le troubler seul le chant du rossignol (berceuse) le berçait. On a l’impression que les éléments ambiants (température, vent) sont idéaux. Il y a une espèce de perfection amplifiée par la couleur rose de l’eau. Cette harmonie visuelle est renforcée par l’harmonie sonore.
Rousseau ne recherche pas un paysage original mais à nous raconter ses sensations telles qu’il les a éprouvées.
II – Expression du bonheur
L’idée de plaisir apparaît dès la 1ère phrase : délicieuse, charmante, douce, voluptueusement. Il est hors de lui : extase. L’idée de plaisir est reprise par le nom : « jouissance » et le verbe : « jouir ». Il se fond avec cette nature et est en accord complet avec la nature. Il va tout de même revenir à lui grâce à des verbes d’action : « promenais, m’en aperçus, couchai ». Il livre uniquement ses sens et son cœur. Il a également un autre élément de bonheur : il s’imagine dans un lit à baldaquin avec «le ciel de lit », «niche » qui évoque le caractère douillet et sécurisant, «les têtes des arbres » qui retiennent le ciel du lit. Finalement, il nous décrit un refuge maternel avec les rossignols pour