Le début du 19e siècle est marqué par une instabilité politique, faisant perdre espoir au peuple qui rêvait d’un régime républicain. Les échecs des révolutions ont fait ressortir le côté sombre et solitaire des écrivains. C’est dans ce contexte historique qu’est nait le romantisme, un courant littéraire prônant le mal de vivre. Dans son œuvre intitulé La nuit de décembre, Alfred de Musset présente les sujets les plus communs du genre romantique. Tout au long du poème, l’écrivain raconte les périodes difficiles de sa vie, qui sont marqués par la solitude et la souffrance, soit deux thèmes qui seront analysés dans le texte suivant. Tout d’abord, le poète montre que la solitude est un sentiment saillant de son existence. Ainsi, on peut dire qu’à chaque moment de sa vie, il se sent seul qu’importe ce qu’il fait. En effet, Musset dépeint les périodes de sa vie en mentionnant la présence d’un être lui ressemblant étrangement, toujours vêtu de noir, personnifiant ainsi la solitude. Pour souligner chaque étape de sa vie, il commence souvent ses strophes par les vers : « Du temps que j’étais écolier », «Comme j’allais avoir quinze ans », « À l’âge où l’on croit à l’amour » et « À l’âge où on est libertin ». À cet égard, on voit que de l’enfance à l’âge adulte, il éprouve toujours un sentiment de retirement. De plus, l’auteur insiste sur le fait que la solitude est omniprésente dans sa vie en utilisant une anaphore : « Partout où j’ai voulu dormir, / Partout où j’ai voulu mourir, / Partout où j’ai touché la terre, / Sur ma route est venu s’asseoir / Un malheureux vêtu de noir » (vers 73 à 78). Autrement dit, il se sent délaissé à tout moment et à tout endroit et ce, même s’il est entouré de gens et qu’il célèbre un festin, comme il le souligne à la septième strophe. D’autre part, la solitude, qui est un sentiment toujours présent en lui, semble devenir un ami pour Musset. La plupart du temps, le poète se retrouve seul et il voit alors une personne vêtue de noir,