la negritude
Origine
L'Étudiant Noir, Journal Mensuel de l’Association des Étudiants Martiniquais en France dans lequel Aimé Césaire a initialement forgé le terme « négritude »2. Dans la rubrique Conscience Raciale et Révolution Sociale de ce numéro de L'Étudiant Noir, Césaire revendique l'identité noire et sa culture, d'abord face à une francité perçue comme oppressante et instrument de la comptabilité coloniale française (Discours sur le colonialisme, Cahier d'un retour au pays natal). Césaire l'emploie de nouveau en 1939 lors de la première publication du Cahier d'un retour au pays natal. Le concept est ensuite repris par Léopold Sédar Senghor dans ses Chants d'ombre, qui l'approfondit, opposant « la raison hellène » à l'« émotion noire » :
« Nuit qui me délivre des raisons des salons des sophismes, des pirouettes des prétextes, des haines calculées des carnages humanisés
Nuit qui fond toutes mes contradictions, toutes contradictions dans l'unité première de ta négritude »
Signification
La naissance de ce concept, et celle d'une revue, Présence africaine, qui paraît en 1947 simultanément à Dakar et à Paris, va faire l'effet d'une déflagration. Elle rassemble des Noirs de tous les horizons du monde, ainsi que des intellectuels français, notamment Sartre. Celui-ci définit alors la négritude comme : « la négation de la négation de l'homme noir ».
D'après Senghor, la négritude est « l'ensemble des valeurs culturelles de l'Afrique noire ». Selon Senghor : « La négritude est un fait, une culture. C'est l'ensemble des valeurs économiques, politiques,