Dans de nombreux domaines de connaissance tels la chimie, les mathématiques l’économie, la philosophie et même la linguistique, les experts dans leurs compétences respectives sont en accord avec leurs méthodologies explicites et ce, même s’il y a des différences marquées par les diverses écoles de pensées ainsi que des oppositions d’idéologies. Par dessus tout, ils s’accordent sur la nature de leurs sciences et définissent leurs actions par rapport à celle-ci. Mais qu’en est-il de la littérature ? La nature même de cette discipline est-elle clairement définie ? Comparativement aux domaines mentionnés ci-dessus, la littérature est une notion davantage mouvante et évolutive. Les théoriciens littéraires qui se penchent sur la nature de cette discipline semblent toujours aboutir à une conclusion implicite, voir même floue, ne faisant pas l’unanimité au sein de cette communauté. C’est le cas, notamment de René Wellek et d’Austin Warren, tous deux critiques littéraires américains, qui rédigent l’ouvrage collectif intitulé la théorie littéraire publié en 1949. Par contre, sa traduction française ne paraîtra qu’au début des années 70. Cet ouvrage d’influence a pour but de formuler une théorie générale de la littérature en incluant tous les genres, toutes les époques et toutes les origines géographiques. Les auteurs furent les premiers à systématiser la théorie littéraire. À l’intérieur de cet ouvrage se retrouve un chapitre consacré à cette question de la nature de la littérature et tente de cerner les éléments qui constitue cette notion. On y aborde le sujet toujours en amenant une possible façon de définir le terme «littérature» pour presque immédiatement y rajouter un bémol. Cela exprime bien le fait qu’il est laborieux de rendre justice à la notion de nature de la littérature à cause de son caractère évolutif incessant. Ainsi, il est mentionné dans le texte que l’on pourrait définir la terme «littérature» comme étant tout ce qui est imprimé, ce qui constituerait une