La méthode sainte beuve
Bien que Proust n’ait jamais publié le Contre Sainte-Beuve de son vivant, il reste l’une de ses œuvres les plus connues, et surtout un grand texte critique. Il s’agit de plusieurs textes préliminaires à l’écriture d’A la recherche du temps perdu.
Proust est révolté par l’entreprise de critique qu’a Sainte-Beuve, et c’est pourquoi il écrit le Contre Sainte-Beuve, dans lequel il va à la fois expliquer ce qui ne va pas dans la méthode de Sainte-Beuve selon lui, et ce qu’est selon lui un bon critique, comme il le dit au début de « la méthode Sainte-Beuve » : « en montrant en quoi il a pêché, à mon avis, comme écrivain et comme critique, j’arriverai peut-être à dire, sur ce que dit être le critique ». On peut voir, lorsque Proust dit « L’œuvre de Sainte-Beuve n’est pas une œuvre profonde », qu’il s’oppose clairement à lui.
Pour ce faire, il part d’une courte définition de Sainte-Beuve par Paul Bourget, dans lequel il est clairement dit que ce qui intéresse Sainte-Beuve, c’est « l’individuel et le particulier ». En effet, il s’attache à la vie d’un auteur, à toutes ses manies, habitudes, tout ce qui fait l’individu, et s’attache à expliquer les œuvres par la vie de l’auteur.
A l’époque de Sainte-Beuve, sa démarche - aller chercher dans les recoins de la vie de l’homme, en questionnant son entourage, se renseignant ainsi sur ses habitudes, sur son enfance, tout ce qui fait que l’homme est l’homme, et pour Sainte-Beuve, tout ce qui fait que l’homme est l’écrivain – avait quelque chose d’original, de novateur, qui a fait sa notoriété.
Sainte-Beuve faisait des recherches scientifiques plus qu’une recherche artistique sur l’auteur, tel un sociologue. Pour Proust, c’est là un des grands défauts de Sainte-Beuve, dans la mesure où l’artiste se constitue en tant que tel dans un univers, il crée son propre monde à partir de rien et évolue dans celui-ci, tandis que le scientifique se base sur