La mort de manon lescaut
A) Les caractéristiques de la narration :
Toute la scène est racontée du point de vue de des Grieux et témoigne de la réalité de son chagrin.
Le discours (le commentaire) l’emporte sur le récit : Le narrateur multiplie les adresses à son interlocuteur (« Pardonnez » ; « Je vous raconte » ; « n’exigez »). Des Grieux exprime ses sentiments, sa difficulté à s’exprimer ; la souffrance vécue à nouveau à l’évocation de cette mort. Il y a des hyperboles (« Un récit qui me tue » ; « Un malheur qui n’eut jamais d’exemple »).
Pas de longue scène : manifestations de l’agonie. Seuls quelques signes corporels révèlent à des Grieux l’approche de la mort : mains « froides et tremblantes » ; « Voix faible » ; « Soupirs fréquents » ; « Serrement de ses mains » (avec une allitération en « s »).
Une nouvelle image de Manon : elle accepte son destin. Les efforts de Manon pour s’exprimer se réduisent à une annonce à laquelle, tout d’abord, il n’accorde pas d’importance qui est rapportée au style indirect (« Elle me dit, d’une voix faible, qu’elle se croyait à sa dernière heure »), puis à des « expressions » et « marques d’amour ».
B) Le récit impossible :
Des Grieux est incapable de raconter en détail : il s’en excuse auprès de ses auditeurs par deux fois à travers des impératifs de prière (« Pardonnez si j’achève en si peu de mots » ; « N’exigez point de moi »).
Cette difficulté à dire l’indicible de la séparation, est surtout perceptible dans la phrase la plus lapidaire, qui intervient au moment fatal : « Je la perdis ».
Le mot « mort » n’est jamais prononcé, seul apparaît le verbe « expirer ». Des Grieux recourt en revanche à de nombreux euphémismes « Un malheur » ; « A sa dernière heure » ; « La fin de ses malheurs approchait » ; « Je la perdis » ; « Fatal et déplorable évènement » ; « Mon âme ne suivit pas la sienne ».
Un style noble et soutenu avec les figures classiques de l’atténuation telles que l’euphémisme. La mort n’est pas