La mort dans fin de partie
Un des objets fétiches des personnages de Beckett dans Fin de partie est le réveil, que Clov vient accrocher à la place du tableau retourné, signe que le temps et sa mesure accèdent dans Fin de partie à un statut différent. Les personnages, désormais incapables de se repérer dans le temps, exhibent le réveil comme un objet décoratif, dont la fonction – signifier à Hamm que le départ de Clov est un départ et non une mort – n'a plus rien à voir avec la mesure du temps. Aussi, comment le temps est-il traité dans Fin de partie?
Dans En attendant Godot et Fin de partie, l'utilisation de la ponctuation – entendue comme l'ensemble des signes de ponctuation, des ponctuants gestuels ou prosodiques tels que Un temps ou Silence – et de l'a-ponctuation crée une rythmique paradoxale qui oscille entre un rythme dense et un rythme 'zéro'. Or, c'est à partir de l'alternance entre rythme, dirythmie et arythmie que s'élabore l'"hypothèse rythmique" beckettienne dont les contrastes tranchés sont destinés à exercer sur l'acteur et le spectateur un effet cathartique et maïeutique qui leur fait retrouver leur propre rythme, corporel et langagier
II.3. Rythme II.3.1. Tirade et stichomythie La fréquence des répliques et les rapports quantitatifs qu'elles entretiennent contribuent à déterminer le rythme du dialogue, produit plus largement par tout effet de répétition (Larthomas, 2001, p. 309). Comme pour la vitesse du récit en narratologie, les accélérations et ralentissements sont aussi révélateurs, sinon plus, que le rythme lui-même.
La tirade désigne une réplique relativement longue qu'une unité thématique ou formelle, ainsi qu'une certaine contingence dans le déroulement de l'action distinguent du reste de la pièce – qu'on pense à la