La monnaie
La monnaie comme unité de compte
Par définition, l’unité de compte – lorsqu’elle existe – est, dans une économie, l’étalon servant à mesurer les prix (donc à « compter »). Dans les économies monétaires modernes, c’est la monnaie qui joue ce rôle (on dit alors qu’elle sert de numéraire). Ainsi les prix sont-ils exprimés en dollars aux États-Unis, en yens au Japon, etc.
D’une façon générale, l’intérêt d’une unité de compte est que son existence simplifie considérablement le système de prix en vigueur. Prenons à nouveau comme élément de comparaison une économie de troc, dans laquelle s’échangent n biens et services. En l’absence d’étalon commun, il est nécessaire que les agents déterminent autant de prix relatifs qu’il y a de paires de biens, soit C²n = n(n-1)/2 prix.
On remarquera que, même en l’absence de cette dernière, le système de prix relatifs dans une économie obéit généralement à certaines règles de cohérence. Soient ainsi trois biens A, B, C, et les trois prix relatifs correspondants PAB, PBC et PAC (P XY désignant le nombre d’unités de bien X obtenu par unité de bien Y). Si les coûts de transaction sont suffisamment faibles, on a : (e) PAC = PAB ⋅ PBC
S’il en allait autrement, en effet, un agent avisé pourrait s’enrichir simplement en réalisant des opérations d’arbitrage. Celles-ci consistent à acheter les biens dont le prix est « trop faible », en échange de biens dont le prix est « trop élevé ». Ce faisant, on contribue au demeurant à ramener les prix en conformité avec la relation(e). L’existence d’une unité de compte garantit que (e) est toujours vérifiée pour tous les biens, puisque (si PX désigne le prix du bien X dans cette unité) :
PAC=PC/PA=PC/PB.PB/PA=PBC.PAB
Monnaie comme intermédiaire d’échange
Dans les économies primitives, la monnaie n’existe pas, les échanges peu nombreux s’effectuant sous la forme de troc, mais le troc n’est pas une opération simple, ça